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"Mémoires d'Aramis, tome 6"

Автор: Вадим Жмудь
Chapitre 215

Chapitre 215

Après la mort de Mazarin, le 9 mars, Louis semble remplacé. Le matin du 10 mars, Louis convoque ses principaux conseillers et secrétaires d'État.

« Messieurs, à partir de maintenant, je dirigerai mon royaume moi-même », annonça-t-il. « Par conséquent, mes ministres et secrétaires devraient demander des instructions directement à moi. » Plus aucune commande ne sera signée et aucun fonds ne sera alloué sans ma sanction personnelle. Vous avez des questions ?

— Votre Majesté, quand pouvons-nous espérer connaître votre volonté concernant la personne qui sera nommée Premier Ministre ? — » s'enquit délicatement le chancelier Séguier.

— Tu ne m'as pas écouté attentivement ? — demanda Louis. — J'ai dit que je déciderais de tout moi-même. Cela signifie que je n'aurai pas de Premier ministre ou, si vous préférez, que je serai mon propre Premier ministre.

Segye s'inclina respectueusement et tous les autres essayèrent de s'éloigner tranquillement de lui, remarquant des notes d'insatisfaction dans la réponse du roi.

— Le haut conseil comprendra le ministre de la Guerre Letelier, le ministre des Affaires étrangères Lyonne et le ministre des Finances Fouquet. dit Louis.

Toutes les personnes présentes s'éloignèrent encore d'un demi-pas de Segye, puisque son nom, contrairement à la tradition, n'était pas mentionné.

— Monsieur Séguier, vos fonctions se limiteront désormais au domaine de la justice et des affaires administratives, - continua le roi. — Vous certifierez mes décrets et y mettrez des sceaux.

Les personnes présentes sourirent amicalement à Segya et essayèrent tranquillement de retourner à leur place précédente, se rapprochant un peu de lui.

— D'ailleurs, je vous charge, Monsieur Séguier, d'informer Sa Majesté et Monsieur, ainsi que Condé, que désormais leur présence à la séance du conseil royal n'est plus requise, - ajouta Louis.

Les enjeux de Segye ont encore augmenté, puisque tous les courtisans ne sont pas chargés par le roi de transmettre ses ordres à la reine mère, le frère du roi et le prince du sang !

— C'est tout pour aujourd'hui, - » termina Louis. — Je ne vous garderai plus, messieurs.

Les ministres prirent congé et quittèrent la salle de réception du Roi.

— Qu'est-ce qu'il serait? — » demanda Segye découragé.

— Qu’est-ce qui vous inquiète réellement ? — demanda Fouquet d'un air content. — Laissons Sa Majesté se sentir maître de l'État et jouir du pouvoir absolu. Tôt ou tard, il comprendra que ce n’est pas l’affaire du roi de calculer les finances, de résoudre les problèmes économiques ou de planifier les dépenses civiles et militaires. Pas un seul général ne s'occupe jamais des affaires économiques ; il a un quartier-maître pour cela. Alors pourquoi le roi devrait-il faire cela ? N'y a-t-il vraiment pas assez d'hommes d'affaires intelligents dans son royaume, prêts à effectuer pour lui un travail complexe et routinier ? Vous verrez, Monsieur Segier, dans quinze jours, ou, tout au plus, dans un mois, le Roi vous appellera et vous confiera tout le travail que vous avez fait auparavant, et même davantage. Qui sera capable de faire tout le travail gigantesque de gouvernement de l’État que Mazarin a fait pendant tout ce temps ? Le roi annonça qu'il le ferait lui-même. Merveilleux! Nous ne devrions pas discuter de cela ! Mais nous devons nous préparer au fait que très bientôt il nous demandera qui nous pourrions désigner dans nos rangs pour faire ce travail. C'est à cela qu'il faut penser, messieurs ! Si notre décision est fondée, réfléchie et concertée, si nous proposons tous la même personne, le Roi acceptera sans aucun doute cette candidature.

"Il veut dire lui-même", pensa Letellier. — Astucieusement emballé l’affaire !

— Que voulez-vous que je fasse? — » demanda Ségier. — Approbation des papiers et des cachets dessus ? Ou aller déclarer la volonté royale à la reine mère, Philippe d'Orléans et le grand Condé ?

— Quant à la deuxième question, je crois qu'il ne devrait y avoir aucun doute, car vous ne pouvez pas désobéir à l'ordre du Roi, - dit Lyonne. — Et concernant la première question, vous n’avez absolument aucune raison de vous offenser. Après tout, si vous approuvez les ordres du Roi, alors sans vos visas, ces documents ne seront pas valides ! Vous resterez chancelier comme vous l’étiez ! M. Fouquet a raison : il faut permettre à Sa Majesté de jouer un peu à l'absolutisme, de jouir du sentiment de puissance totale. C'est bon, ça passe. Rappelez-vous à quel point Louis XIII était accablé par la nécessité de prendre des décisions par lui-même ! Comme il a laissé toutes les décisions à Richelieu ! Rappelez-vous aussi combien il se réjouit de la mort du cardinal, décidant qu'il était enfin devenu complètement libre dans toutes ses actions ! Trois jours plus tard, il se saisit avec horreur de l'abondance de papiers qu'il devait trier et sur lesquels il allait désormais devoir prendre lui-même des décisions. Et le glorieux roi Henri IV ? N'était-il pas le même ? Il confie la gestion des finances, puis de l'État tout entier, à Sully. Tous les monarques ont besoin de premiers ministres, et le nôtre ne fera pas exception !

— Eh bien, messieurs, nous avons le temps de réfléchir à la candidature et de ne pas prendre de décisions irréfléchies dans la précipitation », Fouquet résuma. — Je ne vois pas de changements significatifs dans mes fonctions si ce n'est que nous rencontrerons un peu moins souvent la Reine Mère, avec Monsieur et avec Condé. Cela ne me dérange pas du tout.

— Monsieur sera furieux - dit Lyonne. — À Dieu ne plaise, il se mettra à comploter comme son oncle Gaston.

— Philip n'est pas du tout comme ça, - objecta Fouquet. — D'ailleurs, il paraît que la duchesse de Chevreuse ne fait pas partie de ses amies ?

— J'espère! — s'écria Séguier. — Dieu merci, cette dame a quelque peu modéré ses ardeurs et a cessé de s'immiscer dans toutes les affaires du royaume !

— Ouais! — Fouquet était d'accord. — Ce n'est pas pour rien que Richelieu a dit que le principal problème de la France est la duchesse de Chevreuse, et s'il n'y avait pas de duchesse, alors la France n'aurait pas de problèmes !

— Je crois que l'année où Dieu donna l'État au roi Louis XIII , ainsi qu'à la future reine Anne, le diable donna naissance à la duchesse Marie de Rohan, la future Chevreuse ! — dit Letellier.

— C'était comme ça ! — Fouquet décrocha. — Je donnerais un million de livres pour que cet intrigant s'enfuie loin de l'Europe, par exemple en Afrique ou en Inde, ou, mieux encore, dans la Russie enneigée !

Fouquet a sous-estimé la duchesse. Nous l’avions tous sous-estimée à l’époque. Si vous pouviez le retirer pour le double, voire le triple du prix, ce serait quand même une bonne affaire ! Mais que pouvez-vous faire! A cette époque, j’avais aussi sous-estimé l’énergie de Maria, ce pouvoir destructeur de sa persévérance, combiné à une conscience étonnante et une ruse loin d’être féminine.

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Mémoires d'Aramis, tome 6

Вадим Жмудь
Глав: 50 - Статус: закончена
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